Viva Vida Terra !

Bem-vindos sur notre site Vida Terra !!!

Nous vous enverrons nos photos, nouvelles et autres informations sur Vida Terra, notre ferme montagnarde, qui démarre lentement ses activités.
Et à travers cela, des nouvelles de Dorinha, de Madeleine, de nos projets, de la croissance de nos pieds de manioc, du Brésil...
Bref, un petit blog pour la famille et les amis qui souhaitent passer
na casa ou juste avoir des nouvelles

Bom surfe ! ... Beijos

13 de maio de 2008

Nouvelles de la région de Baependi et de Piracicaba

L’économie locale

Baependi étant située aux confins de la Serra da Mantiqueira, elle n’est pas située sur les grands axes São Paulo <-> intérieur ou Rio <-> intérieur, malgré qu’elle soit relativement proche de ces 2 grandes agglomérations. Les principales activités sont l’extraction de pierres et la marbrerie pour le marché intérieur et international, l’élevage et l’artisanat. Les villes touristiques avoisinantes, comme Caxambu (ville voisine de Baependi et station balnéaire réputée) ou le circuit touristique São João del Rei-> Ouro Preto -> Diamantina, constituent une opportunité de développement de l’artisanat. Il repose en grande partie sur la confection de paniers en paille de maïs, et de tissage. A tel point qu’ici, à Piracicaba, le prix de vente de la paille du maïs et 10 fois plus élevé que celui du grain. La confection de paniers est pratiquée par presque toutes les familles de ce hameau, et des alentours.
Baependi est également reconnue pour son prestigieux élevage de chevaux machadores, c’est-à-dire de chevaux de dressage pour les défilés. L’élevage bovin est également très présent, notamment en montagne, les cheptels sont assez petits et procurent à la fois du lait et de la viande de boucherie. La valorisation du lait n’est pas faite par les producteurs eux-mêmes (seulement pour leur consommation personnelle), et tout part à la coopérative pour rejoindre les grands circuits de distribution des villes.

Niveaux et modes de vie

Il existe des clivages assez importants à cette échelle locale. Le centre-ville de Baependi est coquet, et l’architecture reflète une forte influence portugaise du 18ème siècle (cf l’église et les maisons anciennes). Autour de ce centre, les constructions plus récentes se désorganisent au fur à mesure que l’on s’éloigne, allant jusqu’à une « favelisation » de l’habitat. Selon les personnes que je connais qui vivent à Baependi, les conditions de logement se sont malgré cela nettement améliorées depuis le gouvernement Lula, grâce à la baisse du prix des matériaux (briques, ciment) et des bourses familiales versées aux familles les plus démunies. Les taudis, notamment ceux qui bordent la route menant aux hameaux de montagne, se sont petit à petit transformés en maisonnettes, mais ce n’est pas encore le luxe.
Des lotissements se construisent, et la ville a tendance à croître.
A quelques kilomètres de là, Caxambu paraît être sortie d’un autre monde. Plus récente, cette ville a émergé grâce au tourisme balnéaire rendu possible par l’extraordinaire qualité des sources de la ville. Les maisons, les rues, sont très esthétiques et fleuries, les habitants sont pour la plupart des retraités, et la ville possède de nombreuses installations sportives et culturelles, il y a même un cinéma, ce qui est plutôt rare pour une ville intérieure de petite taille.

En quittant Baependi ou Caxambu, quelques kilomètres suffisent pour que la route asphaltée fasse place à un dense réseau de chemins de terre carossables. Les hameaux sont épars, et se raréfient au fur à mesure que l’on monte en altitude. Ces hameaux (povoados en brésilien) sont constitués d’une trentaine de maisons le long du chemin, d’une ou plusieurs églises aux noms exotiques (les évangélistes sont au pouvoir au Brésil !), de quelques bars et commerces, d’une école et d’UNE cabine téléphonique.
Le niveau de vie est assez faible, les journaux ne montent pas jusque là, mais les élèves sont quand même tous scolarisés grâce à des aides de l’Etat pour la construction d’écoles en milieu rural et d’un bon système de ramassage scolaire. Les postes de santé sont également opérationnels. Passés ces hameaux, les habitats sont épars et correspondent aux maisons des agriculteurs, qui bien souvent possèdent une résidence principale dans le hameau ou à Baependi, et leur maison de campagne, pas toujours électrifiée, au niveau de leurs terres.
La religion
La religion est ici en grande majorité catholique. L'évangelisme est très présent, et donne lieu a une multitude de courants religieux aux noms très bizarres: église adventiste, église du septième jour....j'ai du mal a suivre. De maniere générale, le culte représente un gros business, et les Hommes d'église sont très puissants en politique. C'est peut-être une des explications du blocage des débats sur la légalisation de l'avortement au Brésil.
Les médias
La encore, attention grande puissance. La télé est LE média officiel pour tout ce qui relève de l'information et du divertissement. Les journaux se rencontrent peu dans les petites villes, et les revues sont en majorité dédiées aux sports, loisirs, X... il est difficile de trouver des revues d'analyse fine de la société, des informations nationales et internationales, de la politique...sans tomber dans le voyeurisme et les infos-sensation. La blogosphère est probablement plus riche de ce côté-la.
Les programmes télé sont super-rigolos (ca frole parfois la débilité quand même!), et la pub omniprésente et ultra-créative. Le Brésil reçoit chaque année des récompenses pour ses spots publicitaires, c'est a mourir de rire, et exporte ses télé-novelas de part le monde. La encore, ça reflète l'importance de la consommation dans la société, et bien que le gouvernement Lula soit clairement orienté a gauche, on sent que le Brésil incarne un fort modèle capitaliste.
On peut tout acheter a crédit, l'endettement des ménages est assez important, et certaines banques brésiliennes comme Bradesco font partie des plus lucratives au monde.


Environnement local

Depuis quelques années plane sur notre vallée et celles alentours un projet de réalisation d’une aire protégée « Pico do Papagaio ». Cela correspond à la réalisation d’un parc naturel, visant à préserver la région, réservoir de biodiversité. Toute la question est de savoir si ce parc doit être fermé aux habitations (ce qui exigerait des délocalisations de producteurs vivant sur ces hautes montagnes depuis des générations) ou si celles-ci sont tolérées sous conditions. Avec Dorinha, nous somme situés juste en bordure du parc, qui commence avec la vallée suivant la notre. Différentes études ont été menées, nous avons récemment été interrogés sur nos activités agricoles. Ce projet avive de nombreuses querelles, notamment entre les locaux et les personnes extérieures qui viennent s’installer dans le parc, parfois de façon désorganisée et sans respecter les directives sur l’habitat en montagne. J’ai été conviée à participer aux débats au niveau du conseil municipal pour discuter de ces questions, mais je sens que les enjeux dépassent complètement la problématique environnementale de la région !
Le problème de valorisation des déchets, que ce soit en ville ou en campagne, est loin d'être résolu. A défaut d'incinérateurs, ils sont mis en décharge et causent de nombreux problèmes d'odeurs et de contamination de l'eau, en particulier dans la région de Sâo Lourenço, la grande ville la plus proche. Les mesures environnementales tardent a être appliquées, et au quotidien, la majeure partie des gens n'est pas sensibilisée a la réduction et au tri des déchets.

Energie

Ici, l’électricité est fournie par l’entreprise Cemig (compagnie d’électricité du Minas Gerais). Essentiellement issue des usines hydrélectriques du bassin du Rio Grande, elle est peu chère et les familles aux revenus modestes bénéficient de prix encore plus bas au kwh.
Autour de chez nous, environ la moitié des habitations en sont équipées, les installations sont visibles et traversent parfois de façon impressionnante les différentes vallées. Cela fait peu de temps que les ruraux en sont équipés, et le projet en charge de l’installation a été accusé de détournements de fonds, ce qui explique que certains s’éclairent encore à la bougie. Un second projet devrait sortir cette année, on voit quelques camions monter avec des pilônes, ce qui nous donne bon espoir d’être équipés avant fin 2008.